Cette année encore, le jury du concours AMOPA a reconnu la qualité de certaines productions des élèves de l'école primaire du Colovry, dans la catégorie "Plaisir d'écrire".
Les critères de choix du jury étaient le respect du sujet, l'articulation de l'expression (paragraphes, ponctuation, expression des sentiments, emploi de connecteurs, absence de répétition), la qualité du graphisme et de la présentation, et pour finir, la prise en compte des conseils orthographiques.
La thématique de cette année était "Imagine et décris une ville du futur". Le texte était libre mais il n'était pas possible d'utiliser de forme poétique. Il s'agit d'un projet que l'enseignante de CM1, Mme CREVEAU, a construit en période 3 quand les élèves avaient déjà développé une expertise et une confiance en eux qui leur permettent de participer activement au projet.
Témoignage de Maryse CREVEAU, enseignante de CM1 à l'école primaire du Colovry
L'intérêt de ce type de concours est qu'il développe une expression authentique, non censurée, non influencée, dans l'unique but d'écrire ; il n'y a aucun but utilitaire, d'où le titre "Plaisir d'écrire".
Ce concours s'inscrit complètement dans le travail mené en expression écrite tout au long de l'année avec le cahier de l'écrivain, sur lequel les élèves pratiquent un "jogging d'écriture" quotidien, pendant 5 à 6 minutes, sur des thèmes variés faisant appel à l'imaginaire, à la réflexion, à l'observation, à la sensibilité, à la créativité, comme avec les activités inspirées de l'Oulipo. Là encore, on écrit pour écrire, pas de notes, pas de censure, et on est libre de lire ou pas, sa production. Chacun écrit à sa mesure, certains beaucoup, d'autres peu, certains écrivent de plus en plus, certains développent des préférences ou des aversions pour certains sujets, on fait avec. Je ne corrige que l'orthographe, parfois systématiquement, parfois de façon aléatoire. Aux vacances, les élèves choisissent 5 joggings qu'ils aiment particulièrement, les améliorent, les corrigent et les illustrent, ce qui permet aux parents de prendre connaissance des productions et de leurs contenus.
Nous avons par ailleurs un rituel quotidien de lexique avec production d'une phrase par jour contenant les acquisitions lexicales (noms propres, mots proposés par un élève/ par la maîtresse, expressions de sens figuré), dans un but de développement du corpus lexical, de partage de connaissances et de réinvestissement.
Pour finir, le règlement de concours de l'AMOPA (Association des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques) met l'accent sur l'expression manuscrite, donc pas de traitement de texte. Si écrire semble couteux d'un point de vue cognitif pour certains élèves, je suis convaincue que l'écriture "à la main" aide tous les élèves à mémoriser, à mieux gérer leurs émotions et développe leur engagement. De ce point de vue, le coté "old school" ne dérange pas du tout les élèves, au contraire, et j'ai été la première surprise par leur enthousiasme.